Foire aux questions : tout savoir sur les naissances de bébés prématurés
Tous les parents se posent des questions sur la manière de prendre soin de leur nouveau-né, mais quand votre bébé arrive trop tôt et a besoin d’un séjour un peu plus long à l’hôpital avant de rentrer à la maison, il est naturel d’avoir encore plus d’inquiétude. Voici quelques-unes des questions les plus fréquentes sur les bébés prématurés et la prématurité :
Quand parle-t-on de bébé prématuré ?
Une grossesse menée à terme dure environ 40 semaines à partir du premier jour des dernières règles de la femme. Un bébé né entre les semaines 37 et 41 est considéré comme étant né à terme.
Alors, quand un bébé est-il considéré comme prématuré ? Les définitions varient légèrement d’un expert ou d’une organisation à l’autre, mais en général, lorsqu’un bébé naît à la 36e semaine ou avant, il est considéré comme prématuré. La naissance est alors qualifiée de naissance avant terme.
Le calcul repose sur la date des dernières règles de la mère et sur une estimation de la maturité physique et neurologique du bébé à l’aide de mesures par échographie lorsqu’il est toujours dans l’utérus, puis d’un examen après la naissance.
Les naissances prématurées sont-elles fréquentes ?
Le taux de naissances prématurées est depuis plusieurs années en hausse dans nos régions. En Belgique, environ 1 nouveau-né sur 10 naît avant 37 semaines de grossesse.
Que sait-on sur les chances de survie d’un bébé prématuré ?
Chaque jour, la science et la médecine comprennent un peu mieux la prématurité. Grâce à cela, les nouveau-nés fragiles d’aujourd’hui ont une meilleure chance de survie que ceux d’il y a 10 ans. Il est difficile de déterminer une limite exacte de viabilité, c’est-à-dire le temps minimum qu’un bébé doit passer dans le ventre de sa mère pour pouvoir survivre en-dehors, puisque chaque bébé est différent. L’équipe médicale de votre enfant et le personnel de néonatologie sont les plus qualifiés pour vous répondre.
Quels sont les facteurs de prématurité ?
Il y a de nombreux facteurs de prématurité. Certains sont connus, d’autres non. Les facteurs de risques connus sont responsables d’environ la moitié des cas d’accouchement avant terme. Ces facteurs de risques connus sont notamment :
Les infections : les infections urinaires, les maladies respiratoires et les infections vaginales sont connues pour avoir un lien avec les naissances prématurées. Dernièrement, les parodontites ou encore des maladies virales non détectées ont pu être associées à une augmentation du risque de prématurité. Même s’il n’y a pas d’infection connue au moment de la naissance prématurée, le placenta peut montrer des signes d’infection.
Les streptocoques du groupe B sont notamment des bactéries associées aux naissances prématurées alors même que la mère n’est pas malade. C’est la raison pour laquelle on effectue un dépistage pour cette infection, en utilisant des cultures ou un balayage rapide sur des prélèvements des zones génitale et rectale de la mère. Si elle est détectée, cette infection peut être soignée avec des antibiotiques avant ou pendant le travail afin d’éviter la propagation de l’infection au nourrisson. Dans le cas du travail prématuré, l’infection est supposée avoir été un facteur. Par conséquent, la mère et l’enfant sont mis, après la naissance, sous antibiotiques.
Les membranes entourant le bébé dans le ventre offrent une barrière majeure contre les infections. Si elles se rompent ou se déchirent trop tôt, le bébé présente alors un risque d’infection. On appelle cela la rupture prématurée des membranes ou rupture prématurée de la poche des eaux. Si la mère présente des signes d’infection ou que les examens du fœtus laissent penser qu’il y a un risque, un accouchement prématuré sera programmé. Il est possible que la rupture prématurée de la poche des eaux soit provoquée par une infection.
Naissances multiples : Les jumeaux, triplés ou plus ne naissent pas souvent à terme. Les jumeaux risquent davantage de naître prématurément, et ce risque augmente avec le nombre de bébés portés dans l’utérus. L’utérus peut devenir trop étroit et commencer à se contracter, la circulation sanguine dans le(s) placenta(s) peut diminuer ou le(s) placenta(s) peut (peuvent) fatiguer. Quelle qu’en soit la raison, les naissances multiples sont souvent prématurées ou déclenchées prématurément.
Anomalies congénitales : Les nourrissons présentant des anomalies de développement peuvent naître en avance. Les échographies aident souvent à les identifier. Si le bébé a besoin d’une intervention avant sa date de naissance prévue, un accouchement prématuré peut être programmé.
Un problème chez la mère : Les mères présentant des anomalies utérines ou au niveau du col de l’utérus ; ayant des maladies chroniques telles qu’une insuffisance rénale, une pré-éclampsie/éclampsie (une maladie liée à la grossesse créant de l’hypertension) ou un diabète ; ou un placenta en mauvais état, qui saigne ou qui remplit mal son rôle ont en général besoin d’un accouchement avant terme. L’accouchement peut se faire par césarienne ou être déclenché par voie basse pour le bien-être de la mère et/ou du bébé.
D’autres facteurs liés à la santé de la mère ont été associés à des risques plus élevés de naissances prématurées, notamment :
Un précédent accouchement prématuré
Des problèmes de fertilité, un avortement au deuxième trimestre ou une fausse couche
Retomber enceinte six semaines ou moins après une naissance précédente
Être en sous-poids au moment de la conception ou prendre moins de 9 kg au cours de la grossesse
Avoir moins de 18 ans ou plus de 35 ans
Travailler jusque tard pendant la grossesse, en faisant beaucoup d’efforts physiques ou être soumise à une grande fatigue physique ou mentale
Fumer ou prendre des drogues telles que la cocaïne ou les amphétamines
Quelles sont certaines idées reçues sur les causes des naissances prématurées ?
Il arrive que les papas et les mamans de nourrissons prématurés se demandent ce qu’ils ont fait pour provoquer un accouchement prématuré et qu’ils se sentent coupables. Dans la vaste majorité des cas, rien n’aurait permis d’ empêcher une naissance prématurée. Mais voici quelques idées reçues sur les causes de naissance prématurée :
L’inquiétude
Les pensées négatives
Les disputes entre papa et maman
Les voyages en avion
Une mauvaise alimentation
La natation
Les vêtements moulants, notamment les pantalons
Le froid
Comment puis-je réduire le risque de naissance prématurée ?
Il n’est pas possible d’empêcher qu’un accouchement prématuré se produise, mais vous pouvez faire certaines choses pour en réduire le risque. Un bon suivi médical et prénatal entre les grossesses peut être utile. Un suivi médical approprié peut également vous aider à détecter et à soigner au plus tôt toute infection éventuelle. Si votre grossesse est une grossesse à haut risque, ou si vous souffrez de problèmes de santé chroniques ou aigus, consultez régulièrement votre médecin ou gynécologue et ce, dès le début de votre grossesse. Une bonne alimentation, une prise de poids mesurée et le fait de ne pas fumer ou de ne pas prendre de drogues peuvent également réduire le risque de donner naissance à un bébé prématuré ou grand prématuré.
Qu’est-ce qu’un extrême prématuré ?
Tous les bébés prématurés ne relèvent pas de la même catégorie. C’est parce que le nombre de semaines de prématurité du bébé a une incidence sur sa santé et sur le type de suivi médical nécessaire pour garantir son développement et son bien-être. À chaque bébé son stade de prématurité, et beaucoup de spécialistes regroupent les bébés prématurés en trois grandes catégories (dont les noms peuvent varier) : les extrêmes prématurés, les grands prématurés et les moyennement ou faiblement prématurés.
Les bébés nés avant 28 semaines de grossesse sont qualifiés d’extrêmes prématurés. Les principaux organes d’un bébé né aussi tôt ne sont pas encore entièrement formés. Le personnel spécialisé des unités de soins intensifs néonataux sera en mesure de vous aider à prendre des décisions concernant le traitement et les autres mesures pour garantir le bien-être du bébé.
Si un bébé est né avant la 32e semaine de grossesse, il est qualifié de grand prématuré. Ses chances de survie sont beaucoup plus élevées que celles des extrêmes prématurés, mais il fera quand même face à des difficultés en termes de santé, que l’équipe néonatale pourra vous expliquer. Ce personnel très entraîné pourra également vous expliquer les meilleures options en ce qui concerne les soins et traitements et, dans beaucoup de cas, il y aura peu de risques de séquelles de santé sur le long -terme.
Qu’est-ce qu’un bébé moyennement ou faiblement prématuré ?
Un bébé moyennement ou faiblement prématuré est né entre les semaines 34 et 37 de la grossesse, qui représentent la fin de la prématurité. Les bébés nés moyennement ou faiblement prématurés sont presque semblables à des bébés nés à terme, mais en plus petits. Ils peuvent toujours avoir des problèmes de santé, comme des problèmes respiratoires, des difficultés à se nourrir ou à réguler leur température. L’équipe médicale de votre bébé sera capable de vous donner des conseils sur les manières de réduire les risques de complications, de façon à ce que vous puissiez ramener votre nouveau-né chez vous le plus tôt possible.
Comment calcule-t-on l’âge d’un prématuré ?
On peut parler de trois « âges » pour un enfant prématuré.
L’âge gestationnel : L’âge gestationnel d’un nourrisson prématuré est le nombre de semaines passées dans le ventre de leur mère au moment de la naissance, calculé à partir des dates de menstruation de la mère et des critères de maturité du bébé à la naissance.
L’âge chronologique : Il s’agit du temps écoulé depuis la naissance.
L’âge corrigé : Il s’agit de l’âge chronologique corrigé pour prendre en compte la prématurité.
Par exemple, si votre enfant est né il y a trois semaines (ce qui signifie que son âge chronologique est de 3 semaines) après avoir passé 30 semaines dans le ventre de sa mère (autrement dit, son âge gestationnel à la naissance était de 30 semaines), alors son âge corrigé est de 33 semaines, jusqu’à ce qu’il atteigne le terme (à 40 semaines). Pour un âge chronologique de 6 mois, son âge corrigé serait de 3 mois et demi : 6 mois moins les 2 mois et demi (10 semaines) de prématurité.
On utilise couramment l’âge corrigé lorsqu’on parle du développement de votre bébé, mais l’âge chronologique est plus pratique pour calculer la fréquence des examens médicaux et des vaccins.
Le développement de votre bébé prématuré suivra plutôt son âge corrigé que son âge chronologique, mais comme il est né à une date précise, c’est cette date qui sera, légalement, son anniversaire. Chaque année, pensez à tout le chemin parcouru. Quand il aura 2 ans, commencez à lui raconter l’histoire de sa naissance. Tous les enfants aiment qu’on leur raconte des histoires sur eux, et la prématurité fait partie de son histoire.
Quelle est la différence entre un petit, un moyen et un grand bébé prématuré ?
En plus du poids à la naissance, une autre façon de caractériser un nouveau-né est de regarder sa taille par rapport à son âge gestationnel. Le poids d’un bébé en fonction de son âge gestationnel est comparé à des normes bien établies de croissance dans l’utérus, et les classifications sont :
Approprié pour l’âge gestationnel (AGA) : Un bébé de poids moyen pour son âge gestationnel.
Petit pour l’âge gestationnel (SGA) : Un bébé de faible poids pour son âge gestationnel.
Grand pour l’âge gestationnel (LGA) : Un bébé plus gros que la moyenne.
Retard de croissance in utero (RCIU) : Cela arrive quand le fœtus ou le bébé ne reçoit pas les nutriments et l’oxygène nécessaires pour la bonne croissance et le bon développement des organes et des tissus.
Des complications peuvent apparaître chez les nouveau-nés SGA et LGA, ce qui nécessite des examens et un suivi supplémentaire. C’est une bonne chose que le bébé soit AGA, même s’il est très prématuré et très petit.
En d’autres termes, il existe trois manières de décrire des nouveau-nés pesant le même poids à la naissance. Par exemple, un bébé de 2,5 kg peut être SGA à 42 semaines, LGA à 30 semaines ou AGA à 36 semaines. En fonction de son poids et de son âge gestationnel, il lui faudra différents types de diagnostics, d’examens et de soins, ainsi que de recommandations pour la suite.
À quoi ressemble l’accouchement d’un bébé prématuré ?
Environ 50 % des bébés prématurés naissent lors d’un accouchement programmé à cause de l’état de santé de la mère ou du nourrisson. Beaucoup de ces naissances sont effectuées par césarienne pour éviter le stress du travail, alors que certaines naissances se font en déclenchant le travail. La moitié de toutes les naissances prématurées se font spontanément, après le début du travail prématuré. Parmi celles-ci, beaucoup se font suite à la rupture prématurée de la poche des eaux.
Votre travail pourra être déclenché ou un accouchement assisté pourra être proposé si votre bébé souffre, ce que l’on appelle la souffrance fœtale. Les signes de souffrance et les raisons d’envisager un accouchement prématuré peuvent être une baisse de l’activité, un manque de réponse aux contractions induites du ventre (un test d’excitation), un ralentissement de croissance ou un saignement au niveau du placenta.
Les risques de césarienne augmentent avec le nombre de bébés que vous portez. Ceci est dû en grande partie aux différentes positions que peuvent prendre les bébés, au-delà de la position habituelle tête en bas. Informez-vous sur les grossesses multiples pour en savoir plus sur l’accouchement de plusieurs bébés.
Si votre grossesse est à haut risque et/ou qu’un accouchement prématuré est imminent, il est possible que l’on vous transfère dans une salle de travail spécialisée de sorte que votre bébé et vous puissiez bénéficier de tous les soins spécialisés dont vous pourriez avoir besoin. Attendez-vous à ce qu’il y ait du monde à l’accouchement. L’équipe médicale doit pouvoir répondre parfaitement et rapidement à vos besoins et à ceux de votre bébé. Il vaut mieux être trop préparé plutôt que d’avoir besoin de matériel essentiel ou de personnel spécialisé, mais de ne pas les avoir à disposition.
Découvrez les signes d’un accouchement prématuré, ce qui vous permettra de reconnaître les « fausses » contractions, dites de Braxton-Hicks.
À quoi m’attendre à l’hôpital ?
Si votre bébé est plus prématuré que prévu et/ou développe des complications, il peut être emmené par avion, hélicoptère ou ambulance dans une unité de soins intensifs néonataux à même de s’occuper de lui. Lorsque son état se sera stabilisé, il sera généralement retransféré dans l’unité de néonatologie d’un hôpital plus proche de chez vous afin de continuer sa croissance et son développement, jusqu’à ce qu’il soit prêt à rentrer à la maison.
Vous pouvez être un peu perdue au milieu de tous les termes que le personnel hospitalier utilise. sera toujours capable de vous expliquer l’état spécifique de votre bébé. Demandez-lui de vous parler en utilisant « des mots simples » si vous avez l’impression de ne pas tout bien comprendre.
Toutes les mamans sont inquiètes à l’idée d’allaiter leur enfant, mais pour les prématurés, les questions sur l’allaitement peuvent être un peu différentes. L’équipe de néonatologie regroupe des spécialistes hautement qualifiés qui pourront vous donner les meilleurs conseils personnalisés sur les manières de tirer votre lait, etc.
Vous serez peut-être surprise de constater que certaines questions anodines prennent beaucoup d’ampleur lorsque vous devenez parent d’un enfant prématuré. Par exemple, quels types de vêtements ou de langes porte un bébé prématuré ? Gardez à l’esprit qu’il n’y a pas de question stupide à poser à l’équipe néonatale. Prenez le temps d’obtenir toutes les réponses qu’il vous faut, qu’elles vous paraissent importantes ou non.
Comment gérer le coût des soins supplémentaires pour mon bébé prématuré ?
La naissance d'un enfant prématuré peut engendrer des frais médicaux très importants à cause des soins et des longs séjours à l’hôpital qui peuvent être nécessaires. Assurez-vous de bien avoir déclaré votre grossesse à votre mutuelle pour bénéficier de la prise en charge de la quasi-totalité des frais médicaux (notamment durant le 3e trimestre). Il est également judicieux d’avoir une assurance hospitalisation qui prend en charge les frais d’hôpitaux non remboursés par la mutuelle.
Quand mon bébé prématuré pourra-t-il sortir de l’hôpital ?
Les bébés prématurés rentrent en général à la maison entre deux et quatre semaines avant leur date de naissance initialement prévue, mais il y a des exceptions. Beaucoup de facteurs interviennent dans la décision d’autoriser la sortie d’un prématuré de l’hôpital. Par exemple, la respiration du bébé, sa température et son rythme cardiaque doivent être stables et réguliers dans un berceau standard. Si votre bébé est sous surveillance pour veiller à ce qu’il ne fasse pas d’apnée (arrêt de respiration) ou de bradycardie (rythme cardiaque trop lent), vous devez savoir utiliser l’appareil et réagir aux alertes. Des tests auditifs et visuels peuvent entre autres être réalisés avant que votre bébé puisse quitter l’hôpital.
Votre bébé doit prendre du poids régulièrement. Vous devez donc pouvoir lui donner le sein, le biberon, le nourrir par voie entérale (insertion d’un tube directement dans l’estomac), ou par une combinaison de ces trois méthodes. Si votre bébé a besoin de médicaments, un schéma régulier doit être mis en place et vous devez être capable de lui administrer les médicaments correctement. Certaines cliniques pour prématurés vous demandent d’apprendre les techniques de réanimation pour nouveau-nés, ce qui vous sera toujours utile. Pour faciliter la transition entre l’hôpital et la maison, vous aurez peut-être l’opportunité de rester une ou plusieurs nuits à vous occuper entièrement de votre bébé, avec des infirmières à proximité.
Il faudra également s’assurer que votre enfant prématuré sache respirer correctement dans le siège auto pendant le trajet jusque chez vous. Si ce n’est pas le cas, des ajustements devront être faits. Il faudra peut-être également faire des changements dans votre maison ou installer un équipement spécifique. Pour finir, le médecin référent de votre enfant devra être informé de ses antécédents médicaux afin de pouvoir prendre le relais.
Avant que vous ne quittiez l’hôpital, votre équipe médicale effectuera tous les tests nécessaires et vous donnera toutes les informations pour que vous puissiez continuer à faciliter le développement de votre bébé prématuré. Si vous avez encore la moindre question, parlez-en à vos médecins, cela vous permettra de vous sentir plus en confiance pour prendre soin de votre nouveau-né à la maison.
Une fois chez vous, vous pouvez faire beaucoup pour soutenir le développement de votre enfant prématuré : pratiquer la méthode kangourou grâce au peau à peau avec votre bébé, vous procurer des vêtements adaptés aux bébés prématurés et même vous assurer que vous avez des langes spéciaux pour enfants prématurés, qui iront bien à votre bébé et le tiendront au sec.
Mon nourrisson prématuré peut-il avoir des visites à la maison ?
Partager la joie de ramener un bébé à la maison est un moment excitant ! Cependant, en fonction de la fragilité ou de la prématurité de votre enfant, vous devrez peut-être limiter ou restreindre les visites pendant quelque temps. Un prématuré qui a passé plusieurs semaines à l’hôpital peut avoir besoin d’une période sans visites.
Globalement, le fait de limiter les visites limite l’exposition du nourrisson aux microbes. Quelqu’un qui tousse ou qui a un rhume peut par exemple présenter un risque pour un bébé prématuré qui se remet de problèmes respiratoires, un problème fréquent chez les prématurés. Un contact avec des membres de la famille ou des soignants légèrement malades n’est pas vraiment problématique, car ils partagent le même environnement que le nourrisson et ne rapportent pas de nouveaux germes. Par contre, un membre de la famille avec un très gros rhume devrait autant que possible éviter les contacts avec le bébé, surtout s’il s’agit d’un grand prématuré, et se laver très soigneusement les mains, ainsi que faire attention à ses éternuements.
Limiter le nombre de visiteurs diminue également le risque de stimulation excessive de votre bébé mais aussi de toute la famille. Trop de mouvements, de discussions et d’agitation peuvent être stressants pour les jeunes nourrissons. Vous serez la plus à même de savoir ce que votre bébé peut supporter. Assurez-vous de prendre le temps de resserrer vos liens familiaux, d’apprendre à connaître votre enfant et de l’aider doucement à affronter le monde extérieur.
Pendant combien de temps mon bébé prématuré aura-t-il besoin d’un suivi ?
Il existe différents types de structures spécifiquement dédiées au suivi des naissances prématurées ou des bébés présentant des risques de séquelles physiques ou de développement. Des rendez-vous périodiques sont souvent programmés pour les nouveau-nés après leur sortie de l’hôpital. Ces visites se font en complément de celles faites au pédiatre référent de l’enfant. En fonction des structures, ces visites vont parfois plus loin que ce qu’un médecin peut normalement faire au cours d’une consultation classique.
Au cours de chaque visite, le personnel de ces structures passera du temps avec vous et votre bébé pour évaluer ses progrès, traiter les problèmes qui pourraient s’être présentés et vous renvoyer au besoin vers des spécialistes ou des associations.
Bien que ces visites puissent prendre du temps, ce n’est en général pas la raison pour laquelle certaines familles les évitent. En effet, le plus dur est le risque de découvrir de nouveaux problèmes alors que vous préféreriez oublier tous les obstacles que vous avez dû surmonter à la naissance de votre bébé. Oubliez ces soucis et faites l’effort de respecter toutes ces visites. La plupart du temps, vous recevrez beaucoup de réconfort et de soutien en plus de suggestions très utiles pour l’éducation de votre enfant ou des idées d’activités avec lui.
Certains problèmes d’apprentissage ou de compréhension plus discrets peuvent ne devenir apparents qu’au début de la scolarisation, c’est pourquoi il est recommandé de continuer le suivi médical de votre enfant jusqu’à ce que vous lui fassiez son cartable. L’une des plus importantes visites est probablement celle juste avant l’entrée de votre enfant à la maternelle.
En quoi cela impactera-t-il ma famille, et comment faire pour gérer cette situation ?
Un bébé prématuré a besoin de soins et d’une vigilance incroyables, et cela peut devenir compliqué de répondre aux besoins des autres membres de la famille – tant les parents que les enfants plus âgés. Impliquez les enfants plus âgés dès le début en leur expliquant simplement ce qu’il se passe, en expliquant clairement pourquoi vous avez des hauts et des bas, et donnez-leur des conseils sur ce qu’ils peuvent faire pour vous aider.
Pendant que votre bébé est à l’hôpital, vos autres enfants plus âgés peuvent s’impliquer en envoyant des dessins ou des photos à accrocher sur la couveuse, ou en choisissant des petits jouets ou des vêtements. Dès que le matériel technique pour maintenir en bonne santé votre nouveau-né devient suffisamment discret pour ne pas être trop impressionnant, faites venir ses frères et sœurs, s’ils ne sont pas malades. Le fait de toucher, même un peu, le bébé les aide beaucoup.
À la maison, faites intervenir les grands frères et grandes sœurs pour s’occuper du bébé. Un enfant en bas âge peut par exemple vous apporter un lange ou l’attacher une fois qu’il a été enfilé. Passez tous les jours un peu de temps en tête-à-tête avec chacun de vos enfants, même si ce n’est pas longtemps. Demandez à quelqu’un d’autre de s’occuper du bébé pendant que vous accordez toute votre attention à vos enfants plus âgés au lieu de les confier à un(e) baby-sitter. Lorsque vous nourrissez le bébé, prenez un panier de jouets silencieux pour vos enfants plus âgés afin qu’ils puissent s’assoir avec vous et s’occuper avec ces jouets.
Attendez-vous à des régressions en termes de comportement chez vos autres enfants, comme par exemple faire pipi dans sa culotte, moins bien dormir ou faire des crises. Votre enfant plus âgé s’ajuste, tout comme vous, à une nouvelle situation. Ne vous attendez pas à ce qu’il apprécie particulièrement le bébé. De son point de vue, ce bébé n’est pas très rigolo et crée beaucoup de problèmes.
Pensez à demander à quelqu’un de vous remplacer de temps en temps, de façon à pouvoir faire un peu de sport et vous reposer. Vous ne vous occuperez pas bien des enfants si vous êtes fatiguée et grognon. Laissez un peu de désordre s’installer dans la maison (ou engagez quelqu’un pour nettoyer), préparez des repas simples, et limitez vos contraintes professionnelles et sociales au maximum pour garder vos forces. Toutes ces démarches aideront à ce que la vie se passe mieux pour tout le monde dans votre foyer.
Mon prochain bébé sera-t-il prématuré ?
Cela dépend des raisons pour lesquelles votre premier bébé est né prématurément. Si vous ne présentez pas de facteur de risque autre que le fait d’avoir déjà accouché d’un bébé prématuré, il y a de bonnes chances pour que votre prochain enfant naisse à peu près à la date prévue. Néanmoins, si vous présentez des problèmes utérins ou une maladie chronique comme un diabète ou une insuffisance rénale, il est possible que votre prochaine naissance soit également prématurée. De plus, les femmes de plus de 35 ans présentent un risque accru d’accouchement prématuré.
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