Pré-éclampsie : de quoi s’agit-il et comment la traiter ?
Qu'est-ce que la pré-éclampsie et comment la traiter ?
La pré-éclampsie est une affection rare et grave qu'il convient de surveiller de près pendant la grossesse, surtout si vous faites partie d'un groupe à risque. Si vous vous demandez à quelle fréquence apparaît la maladie, sachez que seules 6 % des femmes enceintes en souffrent, dont 1 ou 2 % développent une forme sévère de la maladie.
Si on vous a récemment diagnostiqué de la pré-éclampsie, cette nouvelle vous a peut-être choquée. C'est pourquoi il est important d'avoir l'impression de mieux contrôler la situation en en apprenant davantage sur cette affection.
Qu'est-ce que la pré-éclampsie ?
La pré-éclampsie est une affection qui apparaît durant la deuxième partie de la grossesse, à partir de 20 semaines au deuxième trimestre ou à partir du troisième trimestre. Il s'agit d'une combinaison d'hypertension et d'un taux élevé de protéines dans les urines.
Votre tension artérielle peut augmenter rapidement ou, au contraire, lentement mais sûrement, à cause de la pré-éclampsie. La gravité de l'affection varie de modérée à sévère :
Pré-éclampsie modérée. Une légère hausse de la tension artérielle peut être un signe de pré-éclampsie. Il se peut toutefois aussi que vous ne remarquiez pas les symptômes, car ils ne sont pas toujours graves. Même modérée, la pré-éclampsie doit être bien surveillée par un médecin. Il est également possible que le travail doive être déclenché une fois le bébé arrivé à terme.
Pré-éclampsie sévère. Dans la forme sévère de pré-éclampsie, votre tension est très élevée et vous avez probablement déjà remarqué des symptômes de la maladie (voir plus loin dans l'article). La pré-éclampsie sévère peut nécessiter une hospitalisation. Vos médecins traiteront ces symptômes, et dans certains cas graves extrêmes, il sera nécessaire de déclencher l'accouchement.
Votre médecin vérifiera régulièrement si vous souffrez de pré-éclampsie lors de vos visites prénatales et traitera au besoin l'affection. La plupart des femmes souffrant de pré-éclampsie accouchent d'un bébé en parfaite santé.
Éclampsie : on confond souvent pré-éclampsie et éclampsie. L'éclampsie est une affection plus grave qui peut provoquer des crises liées à l'hypertension. Dans ce cas, il est nécessaire de déclencher l'accouchement sans attendre, quel que soit le nombre de semaines de grossesse.
Quelle est la cause de la pré-éclampsie ?
Bien que les causes de la pré-éclampsie ne soient pas toujours claires, quelques facteurs de risque sont connus, notamment si :
il s'agit de votre première grossesse ;
votre dernière grossesse remonte à plus de 10 ans ;
vous avez également fait de la pré-éclampsie lors d'une grossesse précédente ;
une personne de votre famille en a souffert ;
vous avez déjà souffert d'hypertension ou de pierres aux reins ;
vous avez plus de 40 ans ;
vous attendez plusieurs enfants ;
vous souffrez de diabète, de lupus, de migraine ou avez des caillots dans le sang ;
vous souffrez d'obésité en début de grossesse.
Comment éviter le risque de pré-éclampsie ?
Il n'est pas toujours possible d'éviter la pré-éclampsie, mais si vous êtes concernée par l'un des facteurs de risque connus, vous pouvez prendre quelques mesures préventives.
Sachez, de préférence avant la grossesse, si vous appartenez à un groupe à risque. Essayez par exemple de garder votre tension élevée sous contrôle, perdez au besoin quelques kilos et si vous êtes diabétique, mettez tout en œuvre pour maîtriser votre diabète avant de tomber enceinte. Vos médecins pourront vous recommander les étapes à entreprendre si vous êtes enceinte et appartenez à un groupe à risque.
La prise d'une faible dose d'aspirine peut faire baisser le risque de pré-éclampsie pour les groupes à risque. Consultez d'abord votre médecin si la pré-éclampsie vous inquiète.
Signes et symptômes de pré-éclampsie
Les signes et les symptômes de pré-éclampsie pendant la grossesse sont les suivants :
maux de tête sévères ;
problèmes de vue, comme des flashs de lumière ou la vue brouillée ;
douleur juste sous les côtes ;
nausées et vomissements (pendant la deuxième partie de la grossesse) ;
prise soudaine de poids ;
gonflement soudain du visage et des mains ;
se sentir vraiment mal.
Certains de ces symptômes (comme les gonflements, les nausées et les maux de tête) sont également des symptômes habituels de la grossesse, il est donc difficile de déterminer quand quelque chose ne va pas. Contactez votre médecin si vous remarquez des symptômes de pré-éclampsie comme des maux de tête violents, une vue très brouillée, d'importants maux de ventre ou un essoufflement sérieux.
Comment les médecins posent-ils le diagnostic de pré-éclampsie ?
Pour détecter la pré-éclampsie, le médecin prend généralement votre tension lors des examens prénatals. Une tension artérielle supérieure à 140/90 millimètres de mercure est considérée comme élevée. Informez votre médecin si vous avez remarqué des symptômes de pré-éclampsie, car cela l'aidera à poser un diagnostic. Il se peut également que votre médecin vous fasse d'autres tests de détection de pré-éclampsie, comme :
des examens sanguins afin de vérifier la fonction hépatique, la fonction rénale et le taux de plaquettes sanguines ;
des examens d'urine pour contrôler le taux de protéines dans vos urines ;
des échographies pour surveiller la croissance de votre bébé, déterminer son poids et contrôler la quantité de liquide amniotique ;
des monitorings pour vérifier le rythme cardiaque de votre bébé, afin de s'assurer de son bon développement.
Complications liées à la pré-éclampsie
Court terme : le HELLP syndrome (une affection rare du foie pouvant engager le pronostic vital) et l'éclampsie (une forme grave de pré-éclampsie avec des crises).
Long terme : un risque accru d'œdèmes pulmonaires, de défaillance rénale, de défaillance hépatique, d'AVC, d'hypertension après avoir accouché, et un risque accru de pré-éclampsie lors d'une prochaine grossesse.
La pré-éclampsie peut également avoir des répercussions sur le bébé, surtout s'il avait un faible poids à la naissance. Le déclenchement du travail avant que le bébé ne soit à terme est une solution pour les cas sévères de pré-éclampsie, mais cela peut également entraîner des risques si le bébé est encore prématuré. La pré-éclampsie est une affection grave qui peut être fatale si elle n'est pas traitée. Votre médecin discutera sans aucun doute des différentes possibilités de traitement avec vous.
Traitements possibles de la pré-éclampsie
Le déclenchement de l'accouchement est le seul moyen de traiter la pré-éclampsie. Si votre bébé est encore prématuré, cela comporte aussi des risques. Dans ce cas, vos médecins discuteront avec vous de la meilleure approche pour votre enfant. Elle dépend du type de pré-éclampsie dont vous souffrez et de l'avancement de votre grossesse.
Pré-éclampsie modérée. Il se peut que vous deviez séjourner quelque temps à l'hôpital ou que vous fassiez l'objet d'un suivi en polyclinique tout en devant surveiller les mouvements de votre bébé. Vous aurez également des visites prénatales plus fréquentes et l'accouchement sera peut-être déclenché au bout de 37 semaines de grossesse.
Pré-éclampsie sévère. Cette forme nécessite généralement une hospitalisation. Si l'affection s'aggrave avant 37 semaines de grossesse, il se peut que votre accouchement soit déclenché plus tôt. Vous devrez peut-être aussi prendre des médicaments pour faire baisser la tension artérielle et éviter les crises.
La pré-éclampsie est une affection rare mais qu'il est possible de traiter. Vos médecins doivent la surveiller et la garder sous contrôle. Retenez que la plupart des femmes souffrant de pré-éclampsie accouchent de bébés en bonne santé et qu'il s'agit simplement de l'un des nombreux risques auxquels être attentive pendant la grossesse.
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